Le Stade Cubzaguais Athlétisme a participé le samedi 7 octobre à la journée nationale de la marche nordique. Le club situé au nord de Bordeaux a joué la carte de l’originalité pour faire découvrir cette pratique aux curieux, en proposant un surprenant « Bi’nordic ». Une initiative qui devrait faire des émules.

C’est ce qu’on appelle une jolie réussite. Alors qu’une vingtaine de participants étaient attendus, comme tous les ans, ils ont finalement été « un peu plus de 40, dont 12 nouveaux », à prendre part à la session d’initiation à la marche nordique proposée par le Stade Cubzaguais Athlétisme, sous un franc soleil en ce début d’automne. Pour l’occasion, le club situé à Saint-André-de-Cubzac avait décidé de proposer pour la deuxième année consécutive une formule « biathlon », soit un mixte entre marche nordique et tir au pistolet laser. « Après chaque boucle de 2 km effectuée en marche nordique, les marcheurs pouvaient s’essayer au tir laser sur des cibles que l’on avait installées au bord du stade », détaille Eric Fradin, directeur général du club. Une façon de rendre l’activité encore plus ludique et d’attirer de nouveaux adhérents, tout en fidélisant les anciens. Sous la tonnelle, à l’abri du soleil, Claudine et ses amies de la section sport santé saluaient d’un large sourire l’initiative : « Le tir, c’est super sympa ! Ça nous change un peu des séances de marche nordique habituelles. Il faudrait même en faire plus souvent ! » Miguel, 68 ans, venu en repérage avec sa fille et son beau-fils, a lui aussi adoré ce nouveau concept : « Associer le tir et la marche nordique est une excellente idée. Je suis convaincu que ça pourrait nous aider à attirer plus de jeunes vers cette activité. »

De 296 à 409 licenciés

L’achat de pistolets laser et de cibles a représenté un investissement rentable, partagé avec le lycée Stam de Saint-André de Cubzac, grâce à la vente de prestations à l’extérieur. Un des principaux axes de recettes de ce club de Gironde, qui sait faire bouger les lignes. En trois ans, il est passé de 296 licenciés à 409, malgré les deux années de crise sanitaire. Il a surtout réussi à doubler ses effectifs chez les plus de 35 ans (masters), grâce à la création de nouvelles sections et à l’embauche de deux salariés coup sur coup. Le premier, Maxime Battraud, spécialisé en activité physique adaptée, est arrivé en avril 2021 grâce à une subvention de l’agence nationale du sport (ANS) et avec le soutien du Conseil départemental. « Cela nous a permis de développer les premières sections « sport santé » tout en commençant à vendre des prestations à l’extérieur, notamment auprès de l’ASEPT (Association de Santé d’Éducation et de Prévention sur les Territoires) au sein de laquelle Maxime intervient trois fois par semaine ou dans les écoles de la ville », détaille Eric Fradin, qui s’investit bénévolement depuis trois ans pour développer le sport santé au sein de son club. Un sujet qui lui tient particulièrement à cœur, après avoir lui-même été atteint par deux cancers.

De nombreux créneaux à la carte

« Le rugby et le foot ont asséché le soutien des petites entreprises locales, il fallait donc que l’on trouve d’autres solutions pour trouver de l’argent » explique-t-il, fier d’annoncer que 35 000 euros en prestations extérieures ont été récoltées en 2023, soit un cinquième du budget global du club. L’emploi de Maxime Battraud étant désormais pérennisé, un deuxième salarié, Dimitri Pourrat, a même pu être embauché, afin de continuer à dynamiser les différents groupes sport santé et notamment la section marche nordique, créée il y a 12 ans par Eric Fradin et son épouse, mais qui ne fonctionnait jusqu’à présent qu’avec des entraineurs bénévoles. Grâce à ces deux employés à temps plein (un 3e à mi-temps est prévu en janvier prochain), le SCA peut désormais proposer pas moins de vingt créneaux hebdomadaires « sport santé » à ses adhérents, dont cinq dédiés à la marche nordique, deux à la remise en forme et treize aux activités physiques spécialement destinées aux personnes ayant une prescription médicale. À celles-ci s’ajoutent trois entraînements running et deux sur piste, destinés aux masters « loisir », ainsi qu’une toute nouvelle séance associant la marche nordique et le yoga.

A la découverte des grottes préhistoriques

En plus de ce planning déjà bien dense, le club initie des week-ends à thèmes pour sortir ses adhérents des sentiers battus et les fidéliser sur le long terme. Tous les ans, deux journées mêlant marche nordique et randonnée dans les Pyrénées sont proposées. Autre exemple : dans le cadre de la journée du patrimoine initiée par la ligue de Nouvelle Aquitaine, une virée de marche nordique au cœur d’un site culturel est programmée. Châteaux alentours, caves, grottes préhistoriques : tout est prétexte à varier les plaisirs et les chemins. Pour continuer à grandir.

Véronique Bury pour athle.fr (texte et photos)